La comète Neowise est maintenant visible sous la Grande Ourse !

La comète Neowise qui, le 3 juillet, passait au plus près du Soleil (périhélie à 43 millions de kilomètres), est visible dans toute sa splendeur dans le ciel terrestre. Elle a survécu au « feu » solaire et brille désormais dans le ciel du soir. En particulier dans l'hémisphère Nord, aux latitudes moyennes, pour le plus grand plaisir des curieux, qu'ils soient astronomes amateurs, astrophotographes expérimentés, ou non.

Très belle photo de la comète Neowise, à l'aube, au-dessus du mythique site de Stonehenge. © Declan Deval, Apod (Nasa)
Très belle photo de la comète Neowise, à l'aube, au-dessus du mythique site de Stonehenge. © Declan Deval, Apod (Nasa)

C'est dans la nuit du 22 au 23 juillet que C/2020 F3 (Neowise) atteindra le point de sa longue orbite elliptique le plus proche de notre Planète.

 

Elle sera alors (quand même) à quelque 103 millions de kilomètres de la Terre. Petit bémol pour les semaines à venir : l'astre va naturellement perdre de son éclat à mesure qu'il s'éloigne de notre Étoile. Ce qui est normal. Son activité va s'estomper maintenant qu'elle quitte les régions les plus chaudes du Système solaire.

 

Mais ce sera progressif et pour l'instant, sa luminosité culmine à une magnitude 1-2.

 

Cela laisse encore largement du temps pour l'admirer car, selon les projections, elle devrait rester visible à l'œil nu jusqu'au moins la seconde moitié du mois d'août.

La pluie d'étoiles filantes des Perséides
La pluie d'étoiles filantes des Perséides

Soit jusqu'au spectacle de la pluie d'étoiles filantes des Perséides. Ensuite, elle devrait passer en dessous de la magnitude 6 vers la fin août, début septembre. Voilà qui promet un été riche en événements céleste (ajoutons que Jupiter et Saturne sont en opposition en ce moment).

La comète Neowise est visible le matin encore quelques jours

Même s'il est tout à fait possible de la distinguer à l'œil nu, cela sera beaucoup plus beau à travers des jumelles ou une petite lunette astronomique, si vous en possédez une ou si l'on peut vous en prêter une.

 

Le spectacle en sera que plus merveilleux car vous pourrez discerner sa chevelure, la coma, et sa queue bifide, majestueuse. Ces composants, diffus en visuel, sont créés par l'activité effervescente de son noyau dont la taille est estimée par la Nasa à environ cinq kilomètres.

 

Le 13 juillet, Neowise était visible, au choix dans les lueurs de l'aube ou en début de nuit. Si vous êtes plutôt du matin, vous pouviez guetter son lever au-dessus de l'horizon nord-est, très très tôt, le 14 juillet, à partir de 4 heures. Mais il vous faut un horizon bien dégagé pour avoir une chance de l'apercevoir. Le mieux sera de patienter une heure, le temps qu'elle ait pris de la hauteur.

Comme elle est dans le Lynx à cette date, il n'y a pas vraiment d'étoiles de première grandeur autour d'elle pour vous aider à la repérer. Pour cela, vous pourrez la rechercher entre les griffes de l'Ourse, rasant alors l'horizon nord-est, et la jaune et scintillante Capella, dans le Cocher (Auriga), une des étoiles les plus brillantes du ciel.

 

Sous nos latitudes, la comète Neowise continuera d'être visible en fin de nuit jusqu'au 20 juillet. Après, cela deviendra vraiment difficile, pour ne pas dire impossible, de la distinguer aux aurores car sa lumière diffuse se noiera dans les brumes qui bordent l'horizon.

Vu de la Terre, le périple de la comète Neowise dans le ciel de juillet. © IMCCE
Vu de la Terre, le périple de la comète Neowise dans le ciel de juillet. © IMCCE

Comment observer la comète Neowise le soir ?

Sa route de retour vers les confins du Système solaire, l'emmène, vu de la Terre, vers des régions du ciel circumpolaires, notamment sous les pattes avant puis arrière de la fameuse Grande Ourse.

 

Désormais, on peut la guetter en soirée. Plus besoin de régler son réveil à 4 heures du matin. Le 13 juillet au soir, toujours dans le Lynx (ça ne change pas pour elle), C/2020 F3 alias la comète Neowise brille au-dessus du nord-ouest après le départ du Soleil. Plus le ciel s'obscurcit, plus belle, elle sera ! Vous avez jusqu'à minuit pour l'admirer. Au-delà, elle disparaît sous l'horizon nord.

Position de la comète Neowise le soir du 18 juillet. Elle brille juste devant les étoiles qui dessinent les griffes d'une patte avant de la constellation de la Grande Ourse. © SkySafari
Position de la comète Neowise le soir du 18 juillet. Elle brille juste devant les étoiles qui dessinent les griffes d'une patte avant de la constellation de la Grande Ourse. © SkySafari

Elle n'est plus qu'à deux doigts d'être circumpolaire, c'est-à-dire qu'elle ne va jamais se coucher, à l'instar des étoiles qui composent les constellations de la Grande Ourse, la Petite Ourse, le Dragon, Cassiopée et Céphée. En réalité, elle est devenue (quasiment) à compter du 17 juillet.

 

Cette nuit-là, vu de la Terre et aux latitudes de la France métropolitaine, sa chevelure à frôlé l'horizon nord, vers 2 heures du matin. Sa période de visibilité dans la nuit s'allonge.

Dans la nuit du 17 au 18 juillet, la comète franchit la frontière entre le Lynx et la Grande Ourse. Sa magnitude sera peut-être alors de 2 ou 3. La voilà visible devant les griffes des pattes avant de Callisto (la nymphe transformée en la fameuse Grande Ourse). Le soir du 18, elle brille juste devant (voir image ci-dessus). Le 20 juillet, elle passe entre les deux pattes et dans la nuit du 22 au 23, quand elle sera au plus près de la Terre, vous pourrez l'admirer au-dessus des griffes d'une patte arrière. Le 24 et le 25, elle est entre les deux pattes. Après le 27 juillet, elle délaisse l'Ourse et file vers la Chevelure de Bérénice, un bel ensemble d'étoiles ténues qui composait autrefois la touffe de poils de la queue du Lion.

 

À cette période (fin juillet), la comète devrait toujours être observable avec des binoculaires ou une lunette astronomique. Nous vous donnons donc rendez-vous à la fin du mois, pour vous présenter ses pérégrinations dans le ciel du mois d'août.

Un splendide timelapse mis en vidéo de la comète Neowise, capturé depuis l'ISS Nasa, Sean Doran